Les sciences et la démocratie se sont grandement épanouies dans un berceau commun : la Grèce Antique. Au-delà du creuset géographique, leur développement conjoint reposa surtout sur un même mode de pensée.
Par exemple, l’égalité entre les citoyens y était symbolisée dans l’espace public par le cercle, figure géométrique parfaite par excellence, dont chaque point (l’individu en l’occurrence) est à égale distance du centre. La cohérence était donc de rigueur entre l’organisation spatiale et sociale de la cité et la pensée scientifique.
Au-delà de ce cas particulier, toute société, dans son architecture sociale et politique, se construit avant tout à partir de la façon dont elle perçoit le monde, l’univers et la place des êtres humains en leur sein. Cette cosmovision peut paraître bien éloignée des débats quotidiens et médiatiques plus triviaux, mais elle constitue cependant la trame invisible des équilibres, des choix et des orientations de toute communauté humaine. De l’évolution des connaissances scientifiques à celle de l’organisation sociale, il n’y a donc (presque) qu’un pas ! C’est le sens de cette exposition que de mettre en lumière quelques points de tensions et de convergence entre l’évolution des disciplines du savoir (pris au sens large) et l’histoire de nos sociétés, en stimulant le débat sur les liens modernes entre les sciences et notre démocratie. Car quand leur réalité est à ce point imbriquée – comme c’est le cas aujourd’hui (débat sur les énergies, l’alimentation, la santé, l’environnement, le vivant etc) – on ne peut être pleinement citoyen sans être un critique éclairé et curieux de l’actualité scientifique.
Aujourd’hui, une des exigences démocratiques semble passer par la prise en compte des modes de participation des citoyens, au-delà des professionnels de la politique. La science peut-elle échapper à ces nouvelles aspirations ?
Réagissez !